Cela fait bientôt 2 ans que je travaille sur la création de ma propre activité. Ce projet est un parcours semé d’embûches ! Mais c’est aussi une formidable aventure humaine qui a nécessité un véritable travail d’introspection.

Au moment où j’écris ces lignes, je n’ai aucune certitude sur le succès ou non de mon projet. Mais j’ai beaucoup appris en prenant conscience de mes propres freins et en testant différentes solutions pour avancer.

Le chemin est propre à chacun. Je vous propose dans cet article de vous présenter le mien en toute modestie. Je serai ravi de connaître le vôtre.

 

Tout est parti d’une situation d’échec et d’une perte de confiance dans le monde de l’entreprise.

Mais aussi d’une petite flamme qui ne s’est jamais vraiment éteinte au plus profond de moi-même : l’envie de respecter mes valeurs et de poursuivre mes idéaux.

J’ai quitté le monde du salariat par la petite porte, en toute discrétion et en bonne entente.

Mais vous pensez bien que j’ai eu besoin de reprendre mes esprits après une longue période difficile. J’ai donc commencé par passer du temps avec mes enfants et beaucoup de temps en montagne pour profiter du contact avec la nature.

Puis je me suis rapidement lancé avec l’idée d’être indépendant et dans une logique de multi-activités. Sans doute trop vite en négligeant de réparer certaines failles…

 

 doutes projet


Le cœur du problème, vraiment ?

 

Avec le recul, les débuts ont été d’une certaine banalité. J’ai affronté des problèmes qui me semblent relativement classiques pour un entrepreneur. Peut-être certains parmi vous se retrouveront parmi cette liste ?

Je me suis sûrement trop dispersé entre plusieurs projets. J’ai en effet commencé à passer un diplôme d’accompagnateur en moyenne montagne pour enfin écouter mes envies. J’ai passé du temps à développer mon blog sur le trail pour partager ma passion et essayer de la financer. J’ai développé une offre de service dans de la rédaction web auprès de multiples cibles sans être vraiment sélectif.

J’ai également procrastiné en tournant autour des problèmes que je savais stratégiques, de peur d’avoir une réponse négative. Je me suis beaucoup dit « pas de panique j’ai le temps ».

J’ai manqué de temps pour aller au fond des choses. Je me suis dit que cela était lié à mon statut de père de famille. Ce n’est pas évident de jongler entre la vie d’entrepreneur et de père de famille qui souhaite être présent auprès de ses 2 enfants en bas âge.

Je suis trop longtemps resté isolé. Vive les crises existentielles du lundi ! J’ai sûrement négligé le travail de réseau, mais difficile de se montrer sous son meilleur jour quand un doute permanent nous habite, n’est-ce pas ?

Je ne me suis jamais vraiment senti jugé à travers ma situation mais j’ai traversé une sorte de crise identitaire. J’ai souvent redouté de devoir répondre à la question « tu fais quoi dans la vie ? ». Plutôt que de me lancer dans une longue tirade, j’ai longtemps choisi une réponse finalement assez réductrice.

Je pourrais continuer la liste. Mais ce n’était pas là le cœur du sujet. Je suis certes d’accord sur le fait qu’il faut de la méthode et des outils pour aider les entrepreneurs à avancer.

Mais j’ai mis du temps à regarder la réalité en face. Ils me manquaient en fait 2 ingrédients principaux intimement liés : la véritable raison d’être de mon projet et la confiance en moi.


La prise de conscience des vrais problèmes

 

Mon cheminement mental m’en a fait prendre conscience il y a quelques mois et cela m’a ouvert les yeux.

J’ai commencé par monter mon projet d’abord par fuite du monde de l’entreprise plutôt que par une envie profonde. Ces fondations étaient beaucoup trop fragiles pour me donner à fond dans mon projet sans appuyer inconsciemment sur le frein à certains moments.

Je ne me suis pas attaqué de front à mon manque de confiance avec en corollaire le fameux syndrome de l’imposteur. Comment se sentir légitime et aller facilement vers les autres dans ce cas ?

Je n’ai pas tout de suite accepté mon mode de fonctionnement assez original. Je fonctionne beaucoup à l’intuition et aux essais erreurs. C’est très difficile pour moi de rentrer dans une sorte de tunnel trop étroit et de justifier rationnellement certains choix.

Je n’ai pas accepté de ressentir la pression financière du père de famille.  Ma plus grande peur ? Faire payer mon échec à mes enfants en les privant de ce à quoi j’avais droit à leur âge. Mais ne faut-il pas accueillir cette peur pour mieux vivre avec ?

Globalement, mon projet n’était pas encore suffisamment aligné avec mes valeurs. Je ne ressentais pas qu’il « sortait de mes tripes » comme on dit !

J’ai aussi eu une sorte de déclic : la prise de conscience d’être devenu plus méfiant envers les autres, un comble pour moi qui ai toujours été de nature bienveillante.

 

calme

Se reconnecter à soi, une priorité

Ces constats m’ont amené à faire un travail sur moi-même. Ma longue période de doute en entreprise avait creusé en profondeur des failles déjà existantes. Et jusqu’à présent, je n’avais mis que des pansements sans réparer la source des problèmes.

J’ai très vite compris que je n’avais pas d’autres choix que de m’attaquer à cette montagne. Ça tombe bien pour un passionné !

J’ai réalisé un bilan psychométrique (test WAIS IV) pour mieux appréhender mon mode de fonctionnement cognitif et émotionnel.

Je me suis mis à la pratique de la méditation de pleine conscience pour « débloquer » mon ouverture aux autres, calmer ma tempête intérieure et me reconnecter à moi-même. Je suis dans une logique de pratique quotidienne de 30 à 45 minutes.

Je me suis mis à des lectures inspirantes. Mes lectures les plus marquantes sont « Le pouvoir de l’intention » de Wayne W. Dyer et « Le pouvoir du moment présent » de Eckart Tolle. Je suis également entrain de lire le « Livre tibétain de la vie et de la mort » de Sogyal Rinpoché.

J’ai délimité une frontière plus claire entre vie privée et vie professionnelle. Le développement de mon projet ne se fera pas en sacrifiant certains moments en famille avec mes fils.

J’ai remis de l’équilibre dans ma relation avec la montagne et le trail. Je ne le fais plus uniquement pour fuir le monde et pour me prouver des choses. Je le fais désormais avant tout par soif d’aventures et de rencontres authentiques.

Enfin, je me suis mis en paix avec certains évènements de ma vie qui avaient laissé des traces bien plus profondes que ce je pensais.


De l’action pour aller de l’avant


Le cheminement a aussi nécessité de me jeter à l’eau, de me lancer dans des actions concrètes pour interagir avec les autres et avancer sur mon projet.

Je suis allé à des salons professionnels sans forcément avoir un pitch très bien ficelé. Dans la même idée, j’ai testé des offres non finalisées sans connaître parfaitement ma cible !

J’ai tenté de rentrer en contact avec des personnes de manière parfois maladroite : approche trop directe ou demandes pas assez ciblées, interlocuteur pas forcément pertinent etc…

Mais le fait d’oser, de me jeter à l’eau et de faire des erreurs m’a aidé à avancer et à lever des blocages personnels.

Puis j’ai surtout franchi un cap en démarrant un accompagnement avec un incubateur après être passé par une phase « d’électron libre ». Mais avec la conscience d’avoir besoin d’un fonctionnement très souple : un cadre certes, mais pas trop rigide, pour respecter mon besoin de liberté dans la manière d’avancer.

 

cheminement entreprenariat

La métamorphose

 

Le cumul de toutes ces actions a récemment provoqué le déclic attendu depuis plusieurs années. C’est comme si le brouillard se dissipait autour de moi.

Un tri s’est effectué dans mes idées et les sujets se sont peu à peu interconnectés. Tout est devenu cohérent et s’est illuminé d’un seul coup. Ma vision est devenue limpide : je souhaite mettre mon énergie et ma vie au service d’une société plus sobre, plus solidaire et respectueuse de l’environnement.

Je me suis alors mis à reprendre confiance dans ma relation avec les autres.  Je l’avoue, j’ai longtemps pensé que le réseautage c’était réservé à ceux qui sortaient des grandes écoles et qui étaient « importants ».

J’ai aussi longtemps pensé qu’un travail de réseau était uniquement basé sur des intérêts professionnels mutuels. Mais il est désormais évident que l’intérêt mutuel n’est pas incompatible avec une relation franche et sincère. Au contraire, c’est même un vrai plus de s’apprécier humainement.

Je ressens désormais une envie d’aider les autres qui est très puissante. L’ascenseur ne reviendra peut-être pas toujours mais avoir une approche bienveillante et ressentir de l’empathie sont pour moi des éléments primordiaux sur le long terme (et en plus c’est très bon pour la santé !)

Enfin, je respecte et j’accepte de mieux en mieux mon mode de fonctionnement. Je m’appuie de manière quasiment aveugle sur mes sensations et mes valeurs pour avancer. J’accepte de ne plus tout maîtriser, de dépendre des autres et de fonctionner souvent à l’instinct.

 

Au moment où j’ai commencé à écrire cet article, j’ai appris que Live Mentor organisait son premier meet-up à Grenoble sur le thème de l’alignement !

Cela tombait à pic ! Cette soirée a eu lieu le vendredi 6 mars. Elle fut intéressante et conviviale et m’a conforté dans mon cheminement.

Malgré tout, il reste du chemin avant de construire une activité pérenne. Mais je connais au moins la direction à suivre. Et je crois en mon étoile.

 

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